
Tahiti
Noblesse oblige: nous sommes en Polynésie Française, donc le blog est en français. Les Anglais, à vos dictionnaires!
À l’inverse de ce qui s’est passé à Akaroa en Nouvelle-Zélande, cette fois-ci la corvette était française, les britanniques ont dû fuir, et l’archipel de la Société est passé sous dominance française. (Vive la France !) Ainsi nous nous trouvons dans un petit coin de France, perdu dans un Pacifique complètement anglo-saxon. Et ça nous perturbe un peu.
À nouveau les tropiques, chaleur moite en descendant de l’avion. Accueil à l’aéroport au son du ukulélé, avec jeunes et jolies tahitiennes en robes aux couleurs vives, et qui remettent à chaque passager une fleur de tiaré (gardenia blanc) très parfumée, à placer derrière l’oreille. Peter trouve cette coutume formidable, et depuis ne cesse de porter une fleur derrière l’oreille (voir photo).
Au passage des douanes, une fiche explicative sur la dengue nous est remise : soyons vigilants. Tout paradis a son revers.
Nous prenons notre voiture de location à l’aéroport, il fait nuit noire, aucune rue n’est indiquée, impossible de trouver notre hôtel. La chance nous sourit, tout à fait par hasard, nous nous arrêtons pour demander notre chemin, nous sommes droit devant l’hôtel.
Papeete est une ville de conception anarchique, habitats délabrés, sale et malodorante, mais avec un charme tout particulier.
Nous sommes allés dîner aux Roulottes, place Vaité au bord de mer, une institution bien tahitienne, et certainement la façon la moins chère de manger. Il s’agit de camionnettes aménagées en cuisine, qui offrent une nourriture très variée d’inspiration asiatique. Les clients mangent alfresco sur la place. C’est un lieu convivial, coloré, où toutes les éthnies se mélangent, y compris quelques touristes comme nous.
Réveil au chant du coq, même à Papeete. On fait un tour au marché, marché couvert pour les poissons, étals extérieurs pour les fruits et légumes. Rambutans, pastèques, papayes, ananas, mangues, bananes, uru (fruit de l’arbre à pain), patates douces. On fait quelques emplettes avant de prendre la route côtière en direction de la presqu’île (Tahiti Iti).
On se rend compte très vite que la vie à Tahiti se déroule de part et d’autre de la route sur une étroite bande littorale. La montagne plonge presque dans la mer. Peu de plages, essentiellement de sable noir où la baignade est rendue difficile par la présence de fonds rocheux et la faible profondeur des lagons. La couleur de l’eau est magnifique, du bleu au vert, et d’une extrême clarté. Nous sommes très déçus de ne pas pouvoir nous baigner. Cependant, les vagues monstrueuses à l’extérieur du récif en font une destination phare pour les surfeurs.
Au bord de la route les particuliers vendent les produits de leurs jardins, fruits et légumes, mais aussi les poissons (bonites) qu’ils ont pêchés le jour même, suspendus à des trépieds.
Arrivée à Vanira Lodge à Teahupoo, juste avant la fin de la route de ceinture. Nous sommes reçus par la propriétaire parisienne très BCBG, un peu excentrique, qui a conçu ses bungalows (farés) pour qu’ils se fondent dans la nature. Notre faré est construit de branches et de bambous, le toit est couvert de plantes. Rien ne ferme, absence de sens pratique, mais artistiquement très réussi.
La vue du faré sur la mer est exceptionnelle et le jardin est magique, une surabondance de fleurs et de parfums ; la tranquillité des lieux compense l’absence de plage.
Le lendemain excursion en voiture au Belvédère. Une route intérieure nous conduit vers le plateau, paysage surprenant de pâturage et de troupeaux de bovins. Superbe vue sur l’isthme de Taravao. Il fait tout aussi chaud.
Trois jours de farniente, bien appréciés après un circuit assez épuisant en Nouvelle-Zélande.
Mercredi nous partons pour Papeete, nous nous arrêtons au Musée de Tahiti et des Îles, ce qui nous permet de cerner un peu mieux l’histoire de la Polynésie Française, notamment celle de la dynastie des Pomaré qui a régné sur Tahiti de 1815 jusqu’à 1891. Son dernier représentant, le roi Pomaré V, accepte l’annexion de son royaume à l’état français avant de se vouer tout entier à l’alcool et d’en mourir d’une overdose. À ta santé, Pomaré V !
À Papeete nous embarquons sur un catamaran à destination de Moorea, traversée d’une demi-heure. On vous y retrouve. Nana (au revoir en tahitien).